Ma famille c'est mon père, ma mère et mon frère et sa copine et ses enfants ça d'accord mais ça n'a jamais tenu que là-dedans : parce que c'est aussi les 6 soeurs de mon père et tous mes cousins et cousines et ma marraine qui est une soeur de mon père.
Mes tantes sont chacune autant de maman qui ont été importantes à des moments différents de ma vie, et y a même les oncles qui sont importants, et les cousins-cousines c'est comme des frères et soeurs. Moi je fais parti des grands cousins, alors j'ai un rôle de grande soeur, mais heureusement je suis la petite soeur de mon frère qui me demande si je me suis pas envolée avec la grande tempête de mardi. La clé de voûte c'est les grands-parents, qui nous réunissent tous, et savoir où on passe le prochain Noël ça alimente les discussions quasiment dès le 26 décembre parce qu'on est tous éparpillés partout, alors autant dire que là au mois de novembre, le réseau téléphonique de ma famille toujours très actif est à cette période l'année en surchauffe. On essaie de prévoir toujours une fête en plus par an qui en réuni le maximum.
"Mes grands-parents étaient paysans et habitent au bord de la Loire" c'est notre blason. J'aime beaucoup les liens que l'on crée en permanence dans cette famille, on se rapproche, on s'éloigne, tiens, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, tes cheveux ont poussé, han ton pantalon il est affreux, mais pourquoi t'as changé de voiture, meuf tu fais vraiment parisienne maintenant, ah ouais, ça craint, et ton mec il viendra quand ?
L'intronisation d'une nouvelle personne c'est toujours un petit évènement, et sa sortie, jamais tout-à-fait une sortie, mes tantes et consorts prennent encore de tes nouvelles P, au grand dam de mon mec qui soupire et va voir dans une autre pièce si j'y suis. Grandes discussions à table, et confessions dans la salle de bain, au moment du brossage des dents, les garçons sont exclus, et on monopolise cette pièce pendant des heures. C'est la magie de la... familiarité ? C'est précieux, et je suis fière de pouvoir dire que moi aussi j'ai des mamans :) ... en plus des mamans !
Petite histoire et grande histoire, votre documentaire est magnifique.
Béatrice
Béatrice
Que l'on aime cette pancarte que notre ainé, 5 ans alors, déjà militant, a dessiné pour la manif de janvier dernier, représentant sa famille formule deux mamans deux enfants !
( et un grand merci pour votre webdoc, si joyeux, touchant )
Benjamin
Benjamin
Tout d´abord merci pour ce site tout plein d´histoires et surtout d´amour!!!!
Je commence mon histoire par mes parents. Ils sont hétéros. Adolescent j´ai grandi en écoutant du hip hop et les éléments de langage qui vont avec. J´utilisais le mot "PD" a toutes les sauces sans forcément avoir vraiment quelque chose contre les homosexuels. A 18 ans mon frère jumeau m´a annoncé qu´il était homosexuel. J´ai eu mal! Non pas parce qu´il préférait les hommes mais plus parce qu´il l´avait annoncé a notre petit frère qui a 5 ans de moins que nous, avant moi, son frère jumeau...Mes parents l´ont su bien après. Ils sont super mega tolérants, mais mon frère voulait leurs présenter l´élu de son cœur lorsqu´il en serait certain.
Et voila comment mon beauf, un Allemand, est entré dans la famille! Il a dix ans de plus que nous mais il sait de temps en temps se comporter comme un ado...
Aujourd’hui je vis, comme mon frère jumeau, en Allemagne.
Il y a six mois on regardais de loin ce qui se passait en France et ce que les médias voulaient bien nous montrer. Je regardais aussi l´audition d´enfants de couples homosexuels par les députés de l´assemblée nationale sur youtube et combattait activement ceux qui ne voulait pas que les homosexuel puissent adopter ou être considérer comme un couple aux yeux de la loi.
Et puis un soir, bien arrosés a la bière, mon frère jumeau et moi nous sommes lancés dans une discussion sur l´adoption. Mon frère s´énervait contre moi en me disant que je ne comprendrais jamais la difficulté de l´adoption pour les couples homos. Je ne lui en voulais pas, on était bien arrosé. J´en voulais a tous ces cons emmenant leurs enfants dans ces manifestations, matraquant "un papa une maman gna gna gna" ne se rendant pas compte de la gravité de leurs actes ainsi que du bien être de leurs enfants. Ces mêmes enfants qui pourraient un jour se rendre compte que leur attirance sexuel n´est pas celle que leur parents décrivent comme "normale".
Tout ça pour dire que la connerie est humaine et que nous partageons tous des expériences différentes. Au fond de moi je reste convaincu que la tolérance et l´amour sont des armes bien plus efficaces que le mépris et le dégoût face a ce que l´on ne connaît pas.
Bien a vous et merci pour tout!
Christian
Christian
a ce jour j ai 58 ans ma vie est pleine d'ambuche a 15 ans mon père m'as vauler mon adolesance il buvais il frapet mas mer pour un petit rient mes deux frere mon volais hauci mon adolesance mon regard set retourner vaire les garçons mes mes pas les fille j ai grandi e prix de l age j ai decouver que j aiter gay mes mas vie ses retourner j ai aimer une seul fille de 24 ans jute a l annee 1986 et mon regard est revenu sur les homme mes je suis rexter avec mas femme a l annee 2000 par cauxe d un casser j ai a tout mon entourage que j aiter gay et persson mas rejetais je pleinemant mas vis a ce jour je me bas contre ce cansser mes mas tete je suis pour l instan voila mon histoir en quelle que faute et vive les garçon que j aime et a plus
Diane
Diane
ma maman, Nanette à eu deux enfants: Rosine et Franck, dans les années 70 avec l'homme de sa vie, Daniel, pas fréquentable pour les riches parents, commerçants de Pianos. Je suis née en 1984, d'une tromperie supère amoureuse avec JCP un de leurs amis de jeunesse... Neuf mois plus tard, Daniel décède d'un vilain mélange. Maman est malheureuse, mon Biologique absent, on se serre les coudes tous les quatre. On accueille Carole, mise à la porte par ses parents car elle aime mon frère à 15 ans. Maman boit. 9-15 ans internat et puis zou Franck devient mon tuteur. Aujourd hui, Rosine est avocate et mère de trois enfants dans les Pyrénées et Franck, agent SNCF en Bretagne, père de deux enfants. A la naissance de sa deuxième, notre Mamie meure et maman arrête de boire! Quelle héroïne!
L'année de mon bac je rencontre un ami de mon oncle au magasin de Piano, 18ans nous séparent et il se la ramène sur tous les sujets mon barbu "encyclopédie"...alors la famille boude sec et moi petite conne....je pars vivre dans son trou de hobbit .Nanette quitte la région parisienne pour s'installer auprès de mon frérot. Après les diplômes, le boulot, un mariage (en se forçant, les trois de ma vie étaient présent..) l'achat d'une jolie maison et puis le divin enfant en 2010, celui de l artiste, puéril illuminé toujours absent. Je prenais le risque de faire un enfant à un enfant...patatra le couple mythique du pianiste et de sa couturière...Les murs tremblent ...un an passe et je tombe amoureuse de la tata, grand secours dans mon quotidien de desperate housewife; il se trouve qu'il s'agit de l'ex du barbu... il les a toujours prise à 20 ans et en sortie de rupture... (je n'ai choisi ni le sexe, ni le statut mais l'être ) Aujourd'hui ma tribu c'est Mata, Bidou et Luna (la youyoute à sa Mata) dans 26 m2 de liberté et d'amour. Nos familles et amis sont heureux de notre bonheur! Vivement les fêtes de Noël qu'on se retrouve à nouveau au complet!
Eleonore
Eleonore
Témoignage d'une enfant d'hétéros, à l'attention de tous les "ManifPourTous"...
Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants.
C’est pas pour ramener ma fraise, mais il me semble utile de transmettre un humble témoignage en ces temps de confusion des registres à défaut de bonne définition des genres. Alors voilà, c’est l’histoire de plein de gens, dont moi.
Comme certains d’entre vous le savent, la loi française en matière de reconnaissance des enfants a été conditionnée par le besoin du législateur de faire rentrer dans le bon ordre familial les fruits des relations sexuelles pratiquées en dehors du mariage. Pour le dire autrement, c’est à dessein que n’importe quel mari peut reconnaître les enfants de son épouse, quel qu’en soit le géniteur. Le susdit mari reçoit donc, en contrepartie de sa généreuse contribution à la sauvegarde des apparences, le titre de père. Avec un peu de bonne volonté, il peut d’ailleurs le mériter en élevant décemment les enfants qu’il a non pas contribué à produire, mais plus précisément « adoptés ».
C’est ainsi que dans les familles hétérosexuelles, qu’elles soient d’extraction modeste, bourgeoise ou noble (cela existe encore), des palanquées de bambins héritent de pères auxquels ils ne sont pas génétiquement affiliés. Bien. De cet état de fait, on pourrait se réjouir, puisqu’il contribue à ranger tout un chacun dans la bonne boîte. Ceci étant, des heures de talk-shows, des kilomètres de fictions écrites, filmées, chantées sont là pour prouver à la cantonade que la condition des enfants naturels légitimés de la sorte n’est pas toujours enviable. Pourquoi ? Parce que souvent, le Papa et la Maman, animés du désir de bien faire, mentent à leurs enfants en leur dissimulant la réalité de leur conception, l’identité de leur géniteur, et à travers cela, la spécificité de leur origine. Plus précisément encore, on peut dire que ce mensonge consiste à confisquer aux enfants trompés de la sorte rien moins que leur identité. Il arrive que certains d’entre eux se suicident, parfois même assez jeunes. C’est indélicat de leur part, nous en conviendrons tous, après tout ce que leur Papa et leur Maman ont fait pour eux. Mais voyez-vous, on vit moins bien quand on ignore d’où l’on vient, comment on a été désiré, attendu, fabriqué. On vit moins facilement parce que, privé de ces petites informations anecdotiques, on ne sait pas très bien qui l’on est.
Ce qu’il y a aussi, c’est qu’on se perçoit comme moins important aux yeux de son Papa et de sa Maman que la bienséance, l’avis des voisins, le jugement de la société en général. On devient donc une sorte de chose. Pas un enfant, non, un objet de désir, de répulsion, de reproche souvent, parce qu’on constitue, aux yeux des parents menteurs, une preuve à charge de ce que le mensonge ne suffit pas complètement à faire oublier. On est davantage son propre géniteur inconnu que soi-même. On n’a, en somme, aucune raison d’être vraiment au monde, puisqu’en n’étant pas soi-même on n’a ni centre, ni direction. On n’a pas de sens.
C’est donc, à mon avis, à tous les parents hétérosexuels que doit être renvoyée cette phrase qui sert de cache-sexe à nombre d’entre eux. Un Papa, une Maman, on ne ment pas aux enfants. C’est vrai, je suis d’accord. Sortez tous du placard, dignes parents de vos indignes enfants. Ne mentez pas à vos enfants, car mentir les tue, et vous vous en foutez.
Jérémy
Jérémy
Ma mère a deux frères et trois sœurs. Ça me fait deux tontons et trois taties. Mes tontons, Shlomo et Mustafa ont été généreux : ils m'ont offert des taties en plus et une ribambelle de cousins. Avec une première tatie, Dolores, Shlomo en a fait deux, Avi et Ingmar. Puis, avec tatie Milena il a fait Gideon et Amira. Gideon avait un autre papa, Javier, un géniteur on appelle ça. Le tonton inconnu ! Finalement, tonton Shlomo a trouvé tatie Violetta et tatie Milena a trouvé tonton Pancho. Nous ont ainsi rejoint les cousines Sarah et Macha.
Quant à tonton Mustafa, il a fait fort aussi : deux cousins d'entrée de jeu, Farid et Selma. Mais après tatie Lorna, et quelques tentatives de trouver une compagne, il a trouvé la bonne : tatie Natasha. Celle-là, elle m'a apporté 4 cousins tout-fait, Ahmed, Paris, Boris et Vladimir. Et voila qu'avec Mustafa, ils se décidèrent à en faire un autre : Yossi, le petit dernier de la tribu des cousins.
Il y a aussi mes taties Rita et Ludmila, qui elles, les radines, ne m'ont offert qu'un tonton chacune : Maurizio et Diego. Une paire de cousin-e-s par couple tout de même, ce n'est pas rien ! Arkady et Rosa puis Anastasia et Irina.
Des figures paternelles, ma mère, Fanon, m'en a offert deux ou trois et un d'entre eux, Micha, est mon parrain. De père, un seul, Klaus.
Et puis, il y a tatie Fatima, la tatiarche ! Elle m'a donné des taties en veux-tu en voilà ! Des que je vois plus, des que je croise, des que je vois souvent. Et puis ces taties m'ont donné des taties, voire des tontons, et ainsi de suite !
Il fut un temps où Fatima, aimait Martha (et vice et versa). Cette dernière aimait bien aussi les garçons. Alors, un jour, un tonton Gustavo est arrivé dans la bergerie alpine où on se rendait à dos d'âne. Neuf mois plus tard, voila cousin Mohammed ! Aujourd'hui, le beau-papa de Mohammed s'appelle tonton Ernesto.
Plus tard, Fatima a rencontré tatie Lola, qui avait déjà eu une fille avec tatie Marcella. Le papa est tonton Nikita. Cette petite fille de 24 ans, Giuliana, c'est ma cousine.
Et puis, il y a ma soeur, Libertad. Celle-là, c'est moi qui l'ai choisie (je suis fils unique) !
A oui : j'oubliais : au dessus de la mêlée, il y a le papi, il nonno, Giovanni, ayant récemment perdu Mauricette, notre mamie. Papi est venu d'Italie, à l'âge de dix ans, il a fait la guerre pour les forces du "bien" bien qu'ayant à l'époque la nationalité du "mal"...Papi, c'est la vieille école. On peut dire qu'il a pas trop bien pris l'homosexualité de son aînée. Et pourtant, il s'en est remis, et tatie Lola, il l'a traitée comme une belle-fille.
Nous sommes une grande famille. Et c'est pas fini ! Une nouvelle génération est en train de se former.
Les cousins et cousines adopté-e-s l'ont été officiellement ou pas, mais ce sont des cousins point barre ! Évidemment que ça pose problème pour les questions d'héritage. Alors, pourra-t-on un jour adopter en couple et léguer un héritage sans être marié ou même sans être lié par des liens de parenté reconnus ?
Léa
Léa
In the name of family, machupichku materinu*
Last may, I was visiting friends in Croatia for a couple of weeks. I went to Zagreb and to Rijeka, intending to take a vacation from my anti-racist activism in Germany. As tourists may do, I casually walked the streets of Zagreb until it became practically impossible to avoid a feeling of rage, growing in my mind alongside this ironic thought : that even though it’s not because of the colour of my skin, politics wouldn’t leave me alone just because of who I am. At every street corner, I was faced with people who disagreed fiercely with the existence of my family, and with my being in their world.
I was born and raised in a lesbian couple —I also have a very nice dad, not to forget him. for the last few weeks, this simple biographical fact suddenly took on a political dimension it never had before. I would even say that, since I stopped seeing it as a personal problem, this had no importance at all in my life. It’s just who I am ; no more, no less. When I was little, it happened to be a source of suffering, mostly when I had to deal with the extreme commonplace homophobia amongst the other kids in the playground as well as that of French society in the 1990s. It took time to figure out that this was actually a nice family to grow up in, and even that I was luckier than many other kids as i had more parents and never lacked love or respect from them. Looking back, i think this little difference gave me particular strengths in my grown-up life. With time, I realized that i was far from being the only one in my society to be forced, at a very young age, into understanding what the word « prejudice » means.
So, I was seeing those banners showing four figures holding hands. A heterosexual family, obviously. In Croatia then, some people were trying to collect enough signatures to introduce a referendum, in order to write into law in their country's Constitution that marriage shall only unite people of different sexes. In the name of family, they say. First of all, the only way to understand this argument is to conclude that my family is not a family, or that it should never be one in the eyes of the Croatian state. I guess it should just stay underground forever, hiding itself during daylight. Now, from this point of view, marriage is what those activists consider as defining a family before the community, beyond blood or any de facto situation. Not only Croatian anti-gay activists ; in deed, some weeks before, in France, a law was to be voted to let homosexual couples get married, this project faced a huge, unexpected opposition. During the last
demonstration, I read that there were more than 150000 opponents protesting in the streets of Paris. In France as well as in Croatia, they all claimed that the true potential danger to fear is that gay couples could end up having kids and found families. God save us.
I exchanged a few words with one of the activists of this Croatian initiative. With great compassion, I tried to tell her that by participating to such a campaign, she directly hurt real people, she denied their very right to exist to established families like mine, saying that they should never be, that I should not be born. This person was apparently very upset, blessing me very loudly and praying god for the sins of my mothers, at the same time screaming and pushing me away from her stand. Maybe she was afraid of herself, facing her own deeds. I am convinced that she was doing this « good action » thinking of her true Christian values and of the good of society, of the Bible, maybe of her own family. She even said she was not homophobic, no kidding. With geat compassion, I understood this reaction, I guess I would also be upset looking at someone in the eyes and telling her « your birth is a sin, you should never exist». It reminded me of this beloved curse Croatian friends kept teaching me from the first second I stepped into Croatia, « go back into your mother’s vagina ».
She was far from using those words, and I am sure she was unaware of the dark dimension of what she was performing. She was not the kind to insult us, or to beat up young gays behind a church after sunset. No, she probably just thought that marriage is a symbol, and family is a value ; maybe marriage is the symbol of Christian love between two people ; and family is the institution of a proper adult life in a Christian society, something like that. Such important values had to be kept, I believe she thinks, because this opinion is like any other, making no harm, just aiming at a better society. No, she does not want us dead.
Quite ironically, she thinks almost like my anarchist friends. Of course for myself, I had known for a long time that my family is no value. That’s why we sometimes had to protect it, through lies, so that some people don’t recognize it as such. It’s only when I considered this anti gay-marriage mobilisation that I realized marriage shall not be reduced to a symbol either. The christians are right. Marriage is the only existing jurisdical means our post-Christian states offer to acknowledge the existence of a family independently from kinship. And because it is a matter of rights, it is very tangible. My mothers were never married or divorced, of course : it was forbidden to them. The countrary would mean that they could have had the possibility to legalize my relationship to my sister, who was adopted by Marité only, because they were forbidden to adopt her as a married couple of course. It means that I could have the possibility to be legally responsible for my sister, to be allowed to sign papers for Marité in case something happened to her, if she would get sick or senile, or next time she finds
herself in a moto crash (god save us). It also means that my mothers could have the possibility to organize their inheritance for us. (Once again, thank god that Marité has probably nothing serious to leave me...)
Apart from some important material issues, marriage can mean a lot in those moments of a daughter’s life : all those tangible rights are part of the package hetero-kids get, when the state acknowledges the structure of their family through civil marriage, whether their parents are both biological parents or not. Legalizing gay mariage not only means equality on some symbolic rights for the gay minority, it means that me, and my sister and all my gay-kids friends, have the same family rights as any other person. So, in the name of family...all parents shall be able to marry.
* machupichku materinu means « go back into your mother’s vagina » in croatian.
Louise
Louise
Marie
Marie
J'élève mon fils Eden de 4 mois avec une femme (qui comme vous a aussi un papa) et je me suis beaucoup retrouvé dans votre témoignage, et les réflexions et inquiétudes de vos mamans. C'est tout le parcours que j'ai fait pendant ma grossesse de me demander quel droit aurait ma future conjointe sur mon enfant (qu'elle aura élevé sûrement même plus que son père), en particulier s'il m'arrive un jour quelque chose... Encore merci à vous de témoigner de votre vérité et de crier au monde (ou à la France pour commencer...) que enfants d'homos ou d'hétéros, on n'en est ni plus heureux, ni plus malheureux, et pas plus différents que d'autres.
Bonne continuation à votre petite (grande) famille!
En espérant que les mentalités se décident enfin à évoluer.
Marine
Marine
Bonjour Pablo, Brune et Pierrot.
Je n'écris pas pour publier mon histoire mais je vais quand même vous en dévoiler une petite partie... C'est le deal ;)
Je suis attirée par les femmes... et un peu les hommes depuis mon enfance. Je ne m'étais jamais posé la question de mon homosexualité pendant longtemps, mais à l'âge de 17 ans la société et les personnes autour de moi m'ont "obligées" à rentrer dans une case, devenir conforme à un type d'individus ... Une identité que je réfute aujourd'hui.
Les dernières manifestations autour du mariage pour Tous ont fait resortir les plus grande horreur, les plus grandes haines, mais ont également et surtout dévoilé des témoignages inoubliables. Les vôtres en font partie, aujourd'hui c'est à notre tour de participer à ce combat.
Je suis actuellemnt en dernière année d'école de journalisme, et dans ce cadre là, je suis amenée à créer un documentaire de 13 minutes sur le sujet de mon choix.
Comme vous l'avez dit, crié, hurlé : c'est bien de parler des enfants mais donnons leurs la parole. Je viens donc à vous avec ma partenaire Chloé pour vous proposer de participer et nous aider à la réalisation de ce documentaire.
Nous souhaitons orchestrer 3 portraits croisés d'enfants de parents homosexuels : de l'enfance (face aux questions que soulève leur innocence), en passant par l'âge adolescent (âge des questions les plus sous-jacentes, et où la construction de d'individu devient aiguë), à l'âge adulte (quand on est conscient de la complexité de la famille et de la société dans laquelle nous vivons, et la revendication d'une identité particulière)...
Nous avons pensé à votre famille pour incarner cette troisième tranche de vie !
Bref, un projet ambitieux qui en est à ses prémices, et que nous allons tâcher de réaliser dès à présent; peut être à vos cotés !
Je vous souhaite une excellente journée et espère avoir de vos nouvelles rapidement !
BIen à vous
Marine & Chloé
Nina
Nina
La delicatezza con cui state raccontando questa storia mi fa emozionare ad ogni pezzettino. È impressionate come state riuscendo a riempire questo spazio angosciante che separa la normatività al bisogno di cura reciproca ed investimenti sentimentali. Vi amo.
La délicatesse avec laquelle vous êtes en train de raconter cette histoire m'émeut à chaque petit bout. C'est impressionnant comme vous arrivez à remplir cet espace angoissant qui sépare la normativité et le besoin de prendre soin les uns des autres et de s'investir sentimentalement. Je vous aime.
Pablo
Pablo
Heu... moi mon histoire je l'ai pas mal racontée déjà dans ce docu. Ca, c'était à l'Assemblée nationale, en décembre 2012, et c'est un peu là que tout a commencé...
Ronan
Ronan
Mon fils, cela fait quelque temps que nous n'avons pas parlé de cela. Nous avons pour principe avec sa mère de ne pas provoquer les discussions, les questions mais de répondre à ses questions, à ses angoisses (c'est un angoissé). Parfois c'est nous qui évoquons une chose parce qu'il le faut, mais le plus souvent ça vient de lui naturellement. Je lui ai expliqué à ses 7/8 ans avec des mots adaptés que son papa aime les hommes. Nous en avons reparlé quelques fois, et j'ai pu voir combien il avait bien compris ce que cela voulait dire. Dans la voiture un jour il m'a demandé si j'avais trouvé un mari ... "ben oui un garçon que tu aimes et qui t'aime". Pas de grand discours, mon fils a tout pigé. Je lui ai une autre fois expliqué que j'avais aimé sa maman (devant elle d'ailleurs) mais que si nous étions séparé c'était pour être plus heureux car j'aime les hommes plus que sa maman.
Nous avons reparlé de cela il y a un an et demi car des copains de l'école l'avait traité de pédé et il avait pas aimé. Mais il n'avait pas compris que c'était pareil qu'homosexuel. Il savait que, pour ses copains, ça n'avait pas l'air bien car ils ont dit cela d'un air méchant. Je lui ai dit que vraisemblablement ses copains ne savaient pas non plus exactement ce que ça voulait dire. Et on a discuté de la définition des mots et de ce que cela voulait dire de se moquer des gens avec des mots comme cela. Je lui ai expliqué qu'il ne fallait pas répondre par des insultes mais dire aux copains "hey tu sais ce que ça veut dire ? non tu ne sais pas ... ben moi oui je sais, mon père me l'a expliqué ... alors tant que tu ne sauras pas, tu ne la ramène pas !". Il est reparti gonflé à bloc.
Du discours ambiant depuis quelques semaines, je ne sais pas comment ça l'a affecté. Nous n'en avons pas parlé ensemble. Peut être ce week-end.
A priori quand quelque chose le chiffonne, il en cause donc je pense qu'il est passé au travers. je préférerai, j'avoue. Je reste vigilent. Ce ne sera pas toujours simple je pense. Mais ça me rend fou qu'il doive supporter l'homophobie alors qu'il n'est pas - à priori - concerné au premier chef. Je ne parlerai pas de "porter une croix", car je suis athée. Et je ne porte pas - moi - de croix avec mon homosexualité, alors lui le doit encore moins !!!
Moi par contre j'ai pas morflé. Cette haine insidieuse m'a pas mal perturbé. Je ne voulais pas d'un référendum pour éviter que ça dure.
ça m'a touché plus que jamais, alors que je n'ai pas eu affaire à une manifestation de haine directement contre moi. Les propos généraux sur les homos, sur les familles, sur les enfants d'homos me touchaient quand même dans mes tripes. Je me montre peut être plus militant pour la cause que je ne le croyais.
[...] Avec ce débat et ces propos haineux, insidieux, ça m'a donné envie de réagir. D'une part, j'en ai parlé ouvertement autour de moi, à mon boulot (je ne suis pas du genre à clamer à corps et à cris "je suis homoooooooo", je ne le ferai pas si j'étais hétéro, et j'ai plus que cela dans mon état d'être humain ... humaniste, gauchiste, fan de photo et de musique électro, de cinéma ... et je ne le clame pas non plus à corps et à cris !). D'autre part, j'ai repensé aux paroles d'Harvey Milk "il faut que chacun connaisse un ou une homosexuelle parmi ses proches, pour faire changer les regards" dans l'idée de penser le coming out comme acte politique permettant de changer le regard des gens, et faire réagir petit à petit. Enfin et dernière raison, ce slogan lancé sur le site des jeunes UMP "tu ne seras pas pédé mon fils".
Alors peut être vais je m'y mettre pour me faire évoluer moi, continuer, et contribuer au débat. Et pourtant je ne suis pas un militant de la cause gay. Mais de la lutte contre les discriminations OUI. Bon il se trouve que les copains noirs sont pas les derniers à être homophobes. Les beurs non plus. Mais les homos les aiment beaucoup. c'est cliché mais c'est vrai.
Dans ton propos Pablo au cours de l'audition parlementaire, j'ai été scotché par tes paroles sur : je ne parlais pas d'homosexualité à propos de mes mères avant que les médias (ou l'extérieur) viennent en parler. C'est tout à fait ce que je dis un peu plus haut en parlant de mon fils qui devrait subir à son tour l'homophobie latente. C'est dire comme tes paroles ont fait écho en moi.
Vanessa
Vanessa
J'ai 34 ans et 2 petites filles magnifiques avec mon ex-compagne, en Belgique. Facilement. PMA. On en a porté une chacune. Elles ont le même géniteur, donneur inconnu. Bref..
J'ai regardé et écouté l' "audition homoparentalité" de Pablo et je voulais juste vous dire à quel point vous m'avez touchée. C'est exactement le message que je rêve de faire passer autour de moi, tout simplement, à travers ma famille (qui me semble tellement simple et saine, puisque remplie d'amour).
Votre famille est belle et j'espère que mes filles vont grandir aussi sereinement que vous! ...Si ce n'est qu'elles ont, elles, deux mamans séparées..
Alexandre
Abécédaire
Blanc
Blanc
Pour commencer, "être blanc" ce n'est pas appartenir à une "race” biologique. Il n’y a pas de race biologique parmi les êtres humains, les scientifiques l’ont démontré il y a bien longtemps.
Est-ce que ça invalide l'idée de racisme ? Non, parce qu'il y a bien des races sociales. Un tel va être discriminé parce qu’il est ci ou ça, déterminé par sa couleur de peau, sa nationalité, voire sa religion. On peut dire que les gens sont racisés, c’est-à-dire qu’on leur attribue une race sociale (arabe, noir, asiatique, "musulman”, gitan) et qu’on justifie ainsi qu’ils soient stigmatisés.
Être "blanc" (au moins en France) c’est simplement ne pas être racisé, ne pas subir de discrimination de ce type, jouir des privilèges que ça comporte. Et ce n'est pas qu'une question de couleur de peau. Parfois, des gens dont la peau est blanche ne sont pas “blancs”, c'est le cas par exemple de certaines femmes qui portent le voile musulman, ou des Rroms. Au contraire, nous trois, on a la peau plutôt foncée et des grands-parents marocains, et pourtant on est “blancs”. Comme quoi…
Communautarisme
Communautarisme
Quand, dans une association, il n’y a que des arabes, on dira qu’elle est communautariste. Mais s’il n’y a que des blancs plutôt riches (comme à l’Assemblée nationale par exemple), rien d’anormal, on dira même qu’ils représentent le pays.
Si dans un bar, il n’y a que des homos, c’est un bar communautaire. S’il n’y a que des hétéros, c’est juste un PMU.
Si une réunion est réservée aux femmes, on dira que c’est de la discrimination à l’envers ! Par contre, "on n’y peut rien s’il n’y a que des hommes qui viennent depuis deux ans en réunion".
Bref, il n’y a que les personnes dominées qui sont qualifiées de “communautaristes”... En fait, ce terme sert surtout à les attaquer quand elles cherchent à se réunir. Or il se trouve qu'en se réunissant, elles peuvent peut-être remettre en cause la domination qu’elles subissent. Et même plus simplement, pourquoi n’auraient-elles pas le droit de se sentir bien entre elles ?
Pour aller plus loin, y a un chouette article sur lmsi.net.
Être féministe c’est au moins considérer qu'il y a une situation d'inégalité entre hommes et femmes dans la société, et s’opposer à cette discrimination. On pourrait s’arrêter là, mais c’est pas si simple. Parce qu’il y a plein de féminismes. Rien que dans notre famille y en a au moins cinq !
Notre maman elle est féministe de la seconde génération, celle de la création du Mouvement des femmes, du MFL. Pour elles, l'important c’était les femmes, leur unité, leur combat. Il n’était pas trop question de remettre en cause le genre, plutôt de revendiquer le droit d’être femme, de se battre en ce nom-là, d’être fière de cette différence, et de ne pas se faire emmerder.
Moi, Brune, j’ai été élevée dans tout ça, puis j’ai découvert le Black feminism et les écrits d’Angela Davis. Je suis féministe mais je crois qu’il faut penser en termes d’intersections. En devenant lesbienne, j’ai lié les questions féministes aux questions LGBT, et au féminisme queer...
Après, nous, Brune et Pablo, on est plutôt du courant matérialiste, qui existait déjà au début du MLF (Christine Delphy en était une figure). En gros, on revendique l’idée que la distinction de genre est d’abord sociale, qu’elle sert à justifier des rapports de domination, et qu’on pourrait s’en passer ! Et tous les trois, on est d’accord sur le fait qu’être féministe, c’est lutter contre un système qui crée de l’oppression et des discriminations, plutôt que juste contre des individus ou des mentalités.
Moi, Pierrot, je ne sais pas si je suis légitime à me dire "féministe" : je comprends pourquoi ça poserait problème. Mais pour moi le féminisme, et en particulier le féminisme intersectionnel dont parle Brune, c'est une des choses les plus importantes, et c'est ça qui constitue aujourd'hui la lutte pour la justice sociale.
Pour en savoir plus sur le black feminism, l’excellente introduction d’Elsa Dorlin à l’anthologie "Black feminism. Anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000", et évidemment, "Femmes, race et classe" d’Angela Davis, un classique sur la question.
Genre
Genre
Le genre, c’est ce qui fait qu’on est reconnu comme homme ou femme. On associe généralement toutes sortes de caractéristiques au genre : des seins, la douceur, la sensibilité, ou l’écoute pour le genre féminin, des poils, la force ou la confiance en soi, pour le genre masculin. On dit ainsi d’un homme doux et sensible qu’il est féminin.
Tout ceci n’est pas une question de biologie (contrairement au sexe, et encore ça se discute), c’est quelque chose qui s’acquiert à travers l’éducation, les modèles qu’on nous donne, la vie qu’on mène, différente depuis l’enfance. Dépassé, tout ça ? Essayer d’offrir une poupée ou un T-shirt rose à votre petit neveu de quatre ans, vous verrez. Les catalogues de jouets en disent long...
Cette division genrée n’a rien de naturel, elle est culturelle : ce qui est considéré comme “masculin” ou “féminin” change beaucoup selon les lieux, les époques et les milieux sociaux. Et puis dans plein de sociétés il y a trois genres, ou des personnes qui sont entre un genre et l’autre, comme les femminielli des bas quartiers de Naples.
En fait, les féministes ont bien compris que tout ça permettait surtout de diviser l’humanité et ainsi de justifier le sexisme et la domination sur les femmes. C’est peut-être pour ça que les opposants au mariage pour tous avaient aussi peur de “la théorie du gender”.
Le genre, on peut aussi en jouer, ou en changer, on en parle dans Queer et Trans.
C’est le terme technique pour parler du fait qu’une femme porte l’enfant de quelqu’un d’autre, c’est à dire que la gestatrice n’est pas la mère d’intention de l’enfant, mais qu'elle le porte pour les futurs parents. Le terme commun est celui de mère porteuse, même si dire “mère” est ambigu… Par exemple, y’a Phoebe dans Friends qui porte les triplés de son frère (bon, heu, désolé pour la référence…).
Niveau législation, il y a un peu de tout : la GPA est légale au Canada (hors Québec) et dans la plupart des États des États-Unis, mais aussi dans treize autres pays dont l’Afrique du Sud, la Grèce, le Royaume Uni ou le Brésil. Les seuls pays à autoriser officiellement qu’une GPA soit rémunérée sont les États-Unis, le Canada et l’Inde (avec d’autres problèmes dans ce dernier cas). Quelques pays n’ont aucune législation - et donc aucun encadrement - en la matière, mais la plupart des pays du monde, dont la France, l’interdisent explicitement, même dans les cas où elle est faite gratuitement, par des femmes dont le consentement n’est pas mis en doute, comme pourrait l’être le cas d’une femme pour sa sœur - et on en revient à Friends !
Nous on se dit que parfois ça peut être simple, écoutez plutôt Tommaso.
L'homophobie, ce n'est pas la phobie des homos ! Genre : “Aaaah ! Un homosexuel !” Non, l’homophobie, c’est du racisme envers les homos, autrement dit un acte homophobe est un acte qui légitime l’inégalité entre homos et hétéros.
Par exemple, des insultes comme “pédé”, “enculé”, “tapette” qui considèrent la personne (ou l'acte) homosexuel comme méprisable sont des propos homophobes. Un autre exemple : revendiquer l'inégalité de traitement entre les couples homos et hétéros face au mariage ou à l'adoption, c'est un acte homophobe, quoiqu'en dise les opposants à la loi sur le mariage pour tous.
Pour en savoir plus:
- Un article de lmsi.net pour creuser un peu, et puis un autre pour celles et ceux qui se diraient : "oui, mais alors, on peut plus rien dire !"
- Une réflexion de la féministe noire bell hooks sur l’homophobie dans les communautés noires américaines.
Intersectionnalité
Intersectionnalité
On est rarement seulement “dominant” ou seulement “dominé-e”. On est plus souvent dominant dans un rapport social tout en étant dominé dans un autre. C’est le cas par exemple d’une femme de classe aisée, ou d'un mec reubeu, ou d’un trans riche et noir.
Mais parfois, on est dominé ou dominant dans plusieurs rapports sociaux en même temps, et on peut alors parler “d’intersectionnalité des oppressions”. C’est ce qu’ont développé les féministes noires du “black feminism” dans les années 1970. Les femmes blanches de classe moyenne, majoritaires dans le mouvement féministe ne prenaient pas en compte, de fait, les revendications spécifiques des femmes noires. Elles supposaient aussi que l’ennemi c’est l’homme, et qu'il ne fallait donc s'impliquer que dans la communauté des femmes, oubliant que dans les familles et les communautés noires, on se fait emprisonner et tuer, surtout les hommes et les jeunes garçons, par un système blanc et raciste. On ne peut donc pas demander aux femmes noires de choisir entre les deux communautés.
On trouve que c’est un concept important pour comprendre, par exemple, que quand t’es une femme musulmane en France, t’es pas tantôt une femme qui revendique des droits, tantôt une reubeu qui souhaiterait la fin du racisme. T’es les deux à la fois, tu vis une discrimination spécifique qui est à l’intersection des deux.
Cette notion est intimement liée à celle de privilège.
Pour en savoir plus:
- "Femmes, race et classe" d’Angela Davis, le classique sur la question
- Deux articles d'Elsa Dorlin : une introduction au black feminism, et un article sur la performativité et l’intersectionnalité.
- Un super article en anglais de la “Social Justice League”, sur l'impossibilité de choisir entre les communautés.
Islamophobie
Islamophobie
Il y a une discrimination spécifique que subissent en France les personnes considérées comme musulmanes : c’est du fait de leur pratique (réelle ou supposée) de l’islam qu’on les exclut parfois des écoles, que leur accès à l’emploi ou à un logement est rendu plus difficile. On appelle ce racisme particulier “islamophobie”.
Ce racisme, comme tous les autres, s’accompagne de discours stigmatisants, de provocations dans les médias, d’insultes dans la rue… Ce racisme, plus encore que les autres, est utilisé par l’extrême-droite pour fonder sa politique haineuse. Mais ce racisme, contrairement à d’autres, n’est pas vraiment reconnu, ni par l’État, ni même par beaucoup de militants anti-racistes… Et c'est dommage !
On pense souvent que la laïcité c’est : “T’as le droit d’être pratiquant, mais pas de le montrer, en tout cas pas à l’école ou dans la rue”. C’est pas vrai.
Au départ, la laïcité, c’est la “séparation des Églises et de l’État”, c’est-à-dire que l’État ne doit pas prendre parti pour ou contre telle ou telle religion, que les agents de l’État (les profs, les flics...) ne doivent pas tenter de convaincre les autres d’adopter une religion, ni de l’abandonner. Ça veut dire aussi que l’État doit protéger les différentes religions, et faire en sorte que personne ne soit empêché de croire ou de pratiquer, prier, s’habiller comme il veut.
La laïcité, ce n'est certainement pas le droit d’imposer son athéisme aux autres. En fait, d’après la loi de 1905, tu risques la prison si tu exiges de ton employée qu’elle retire son voile. Au départ, il était clair pour tout le monde que seuls les agents de l’État étaient tenus à la neutralité.
En 1989, puis en 2004, tout le monde s’est mis à penser que cette loi obligeait les utilisateurs des services publics (en particulier les élèves, en particulier les musulmans, en particulier les femmes voilées) à être neutres et à ne pas manifester leur religion. Mais ça, on ne voit pas bien ce qui le justifierait. Et d’ailleurs, c’est uniquement en visant les symboles religieux de l’islam qu’on a commencé à pervertir l’idée de laïcité et à l'utiliser pour exclure des gens. Et c’est plutôt une question d’islamophobie que de laïcité.
LGBT, c’est un sigle qui veut dire “lesbiennes, gays, bisexuel-les et transsexuel-les”, et qui est utilisé par les militants qui se battent contre les discriminations subies en raison de l’orientation ou de l’identité sexuelle. On dit d’ailleurs plutôt “le mouvement LGBT”, ou “les associations LGBT”.
On y ajoute parfois un I pour intersexe, et un Q pour queer ou “questionning”. Il manquerait les gens qui ne choisissent pas leur partenaire en fonction de son genre, les pansexuels, comme nous raconte Laci Green.
Bien sûr comme dit notre pote Suzanne, “les sigles c'est toujours insatisfaisant, parce que ça couvre pas toutes les identités ni toutes les orientations, ou bien parce que ça met quand même des étiquettes et que tout le monde n'en veut pas, ou encore parce que ça fait comme si c'était un groupe super unis et qu'il n'y avait pas de discriminations à l'intérieur même des LGBT (par exemple envers les trans)”.
Du coup certains disent plutôt appartenir à une communauté queer tout court, notamment en Italie, et mes potes en France (moi c’est Brune) en général ils disent “trans-pédé-gouine”, comme par exemple le pink bloc de Paris.
Performer
Performer
“Performativité”, c’est un mot qui vient de la linguistique. Vous savez, il y a des phrases qui, lorsqu’on les prononce, changent la réalité. Comme : “Je vous déclare uni-e-s par les liens du mariage”, “Adjugé vendu!”, ou “C’est promis”. Ces phrases sont rendues vraies simplement parce qu’elles sont prononcées - ce sont des “énoncés performatifs”.
L’idée de performativité du genre, telle que l’a développée Judith Butler notamment, c’est l’idée que chacun de nous, plus ou moins consciemment, “performe” tous les jours le genre masculin ou féminin, en s’habillant, en se déplaçant, en s’asseyant d’une certaine façon. Il y a aussi des performances conscientes, comme les "drag queen", qui “performent” une féminité exacerbée. Mais Marilyn Monroe ou les "drag queen" sont toutes les deux en performance - il n’y en a pas une qui est un modèle et l’autre une imitation. C’est cette performativité qui crée l’idée de ce qu’ “est” un homme ou une femme, et non l’inverse.
Et comme on peut construire son genre, on peut aussi le déconstruire : se travestir, essayer de changer de sexualité, adopter des codes masculins ou féminins, ou les deux à la fois, histoire de brouiller les frontières...
Pour en savoir plus :
- Un merveilleux article d’Elsa Dorin (dont on a banalisé les idées ici) sur la performativité, en partant du genre et en arrivant à la race.
- Le site de Diane Torr, pionnière des "drag king", c'est-à-dire des femmes qui performent le masculin.
- Drag king book, l’ouvrage photo de Del Lagrace Volcano et Judith "Jack" Halberstam sur les "drag king".
PMA - procréation médicalement assistée
PMA - procréation médicalement assistée
Ce terme regroupe l'ensemble des techniques médicales pour aider une femme à être enceinte. Les plus connues sont :
- la fécondation in vitro (FIV), qui consiste à implanter dans l'utérus un embryon issu d'une fécondation d'un ovule par un spermatozoïde hors du corps humain, dans une éprouvette. On parle d'ailleurs parfois des "bébés éprouvette".
- l’insémination artificielle, qui consiste simplement à introduire du sperme du futur père ou d'un donneur dans l'utérus d'une femme, technique qui peut être faite également de façon artisanale, à l'aide d'une seringue.
La PMA consiste donc à simplifier la vie à des femmes pour qui la procréation par le coït est impossible ou non désirée. Pourtant, elle n’est autorisée en France qu’aux couples hétéros, et le gouvernement la refuse encore aux femmes seules et aux couples de femmes.
Alors pour savoir pourquoi on ne généralise pas ce droit, et pourquoi on invoque des questions de bioéthique pour s’y opposer, il faut plutôt aller voir du côté du sexisme et de l’homophobie que par ici…
Pour en savoir plus, un très bon argumentaire vidéo par Fabienne Nicolas, juge et lesbienne.
Privilège
Privilège
Les privilèges, en France, on ne les a pas tous abolis à la Révolution!
Quand on parle de “privilège”, en général, on veut dire un avantage qui est réservé à quelqu’un à l’exclusion des autres parce que ce quelqu’un appartient à une certaine catégorie, à un certain groupe. Des privilèges de ce genre, il y en a des tas, partout, tout le temps. On ne les voit généralement pas, parce qu’on trouve que c’est normal. Moi Pierrot, en tant que mec blanc, je me pose pas trop de questions avant de me balader, seul, la nuit. Et je peux m’identifier aux trois quarts des héros de romans et de films, sans parler des hommes politiques…
Quand on bénéficie d'un privilège, on n’y pense jamais : le premier privilège, c’est de pas avoir besoin de se définir (comme blanc, comme mec, comme hétéro…), ni de se poser des questions comme “Est-ce que je n’ai pas été embauché parce que je suis noir(e)? Parce que je suis trans ?” T’as pas besoin de te poser la question, t’as pas besoin de te justifier.
Mais avoir des privilèges, ça ne veut pas dire avoir la belle vie : tu peux être un chômeur blanc qui galère.
N’empêche, pour lutter contre les discriminations, ça vaut le coup de regarder ses propres privilèges. Y compris quand on est dans une position dominée, comme quand on est gay ou lesbienne.
Queer, au départ, c’est un mot anglais qui veut dire “bizarre”, “étrange”, “anormal”. Puis c’est devenu une insulte qui veut dire quelque chose comme “tordu”, “pédé” - un truc qui dit que ta sexualité est bizarre. Mais quand les gens insultés s’organisent, ils reprennent l’insulte pour eux et ils en deviennent fiers. C’est toujours comme ça. Du coup, les homos, les trans, par exemple, ont revendiqué une fierté d’être bizarre, d’être décalés par rapport à la norme : ils sont “queer”.
Dans le mouvement LGBT, certain-e-s se revendiquent comme “queer”. Ils/elles n’aiment pas la catégorisation trop rigide entre homo et hétéro, et entre femme et homme. Queer, ça peut s’appliquer à une attitude, ou à une personne, quand on fait quelque chose qui confond les genres, qui reprend des éléments masculins et féminins pour les mélanger allègrement. Par exemple, si t’es un mec et que tu mets du maquillage, ou si t’es une fille et que tu fais de la gonflette ou que tu portes une fausse moustache…
Queer, c’est aussi une approche de la sexualité. Si t’es un mec qui couche avec des femmes, mais qui trouve que la pénétration vaginale par le pénis c’est pas ce qui est central dans le sexe, c’est assez queer aussi.
Pour en savoir plus:
- Les textes de Judith Butler, notamment "Troubles dans le genre", et de Beatriz Preciado, comme "Testo Junkie" (voir biblio)
- La page Facebook du Pink Block de Paris.
- Beatriz Preciado défend le droit des enfants à être queer !
Si vous êtes à Paris, allez faire un tour à La Mutinerie et papotez avec les gen-te-s...
Racisme
Racisme
C’est terrible d'entendre des gens dire "Je ne suis pas raciste, mais..." et vouloir expulser un camp de Rroms, ou bien exclure les jeunes filles voilées de l'école.
Parce qu’en fait le racisme, c'est justement la mécanique qui justifie ces discriminations, et rien d'autre. Cette mécanique commence par séparer les gens les un-e-s des autres, en choisissant un moyen de les séparer (leur couleur de peau, leur religion...). Ensuite, il suffit d'expliquer que cette "différence" est inférieure, ou bien dangereuse, et puis de rendre l' "Autre" responsable (parce qu'il est communautariste par exemple) pour qu'ensuite il soit facile de justifier une inégalité de traitement. Tous les arguments qui jouent ce jeu-là sont racistes.
Alors s'il vous plaît, la prochaine fois que quelqu'un vous dit "Je ne suis pas raciste, mais...", n’hésitez pas à lui dire : “Toi, je sais pas, mais ce que tu dis l’est !”
Pierre Tevanian l’explique très bien dans sa rencontre avec Pierrot, et Pablo en parle plus en détail dans sa conférence gesticulée, si vous avez une heure à perdre...
Théorie du gender
Théorie du gender
Alors, la fameuse “théorie du gender”, avec laquelle les opposants au mariage pour tous essaient de nous faire peur, elle n’existe pas.
Voilà. C’est rapide comme définition, non ?
Par contre, Il existe des études de genre (on peut dire “gender studies” si on tient à le dire en anglais…), c’est à dire des études sur la façon dont, dans les différentes sociétés, on se représente les différences du type homme/femme. Qui étudient le genre quoi...
Trans
Trans
Une personne qui ne se reconnait pas dans le genre auquel elle a été assignée à la naissance peut décider d’en changer, de modifier par un traitement hormonal ou/et des opérations les caractéristiques de genre de son corps. Il y a les FtM (Female to Male : de féminin à masculin, des personnes qui étaient perçues comme étant de genre féminin et qui sont devenues de genre masculin) et les MtF (ben, c’est l’inverse…).
On peut être “trans” sans forcément toucher à ses organes génitaux ou à son sexe. Par exemple, on peut rencontrer des FtM qui sont de genre masculin, mais qui n’ont pas modifié leur organes génitaux. Un mec avec un vagin, quoi…
Les "trans" peuvent vivre et penser différemment leur transition. Des personnes se définissent parfois comme "transgenres" quand elles ont volontairement modifié leurs caractéristiques de genre jusqu’à être “entre les deux”, ou les deux à la fois. D'autres personnes se définissent comme "femme transexuelle" quand elles ont modifié leurs caractéristiques jusqu’à apparaître comme femme (et homme idem). Là aussi, qu’est-ce qui fait “apparaître” comme homme ou femme, c’est une longue histoire.
Ce qui compte, c’est de respecter le choix de genre fait par les personnes, et d’utiliser les pronoms, et les accords de genre, qui leur conviennent.
Pour en savoir plus :
- Un site fait par des trans, sur elles et eux.
- Chronik d’un nègre inverti, le blog au nom évocateur d’un Noir trans sur l’articulation entre impérialisme, sexualité, racisme...
XXY - Intersexe
XXY - Intersexe
Saviez-vous que pour 1 à 15 enfants sur 1000, son sexe est choisi par le personnel médical qui a accompagné sa naissance ? Ils le font à chaque fois qu'il n'y a pas consensus sur le sexe de l'enfant.
Le sexe social d'une personne, qu'on appelle aussi son genre (c’est-à-dire: est-ce qu’on dit “il” ou “elle” ?) est déterminé par trois choses: son sexe génétique (présence de chromosomes XX ou XY), son sexe phénotypique (présence d’ovaires ou de testicules) et son sexe physique (présence ou non d’un pénis “suffisamment grand”...). Dès qu’il y a un bug du point de vue de la norme, il y a débat !
C'est le cas par exemple pour les personnes qui ont trois chromosomes XXY au lieu d’avoir XX ou XY. Mais c'est aussi le cas des personnes XX avec un clitoris très développé ou au contraire des personnes XY avec un très petit pénis. L’assignation à un genre ou l’autre est arbitraire et se joue… à quelques centimètres. Plus, c’est un pénis, moins, c’est un clitoris. Dans ces trois cas (et d’autres), la médecine française (et d’autres) fait le choix d’opérer les enfants à la naissance pour les rendre plus conformes à l'un des deux genres (homme / femme) et de leur administrer des hormones pour le restant de leur vie afin que leur corps ne dévie pas de ce genre fixé.
Les associations de personnes intersexe se battent pour qu’on leur laisse le choix d’opter pour un genre à l’adolescence, ou de rester telles qu’elles sont. Et pourquoi faudrait-il absolument en choisir un ? C’est ce que demande l’artiste visuel “gender variant” Del Lagrace Volcano qui travaille sur “l’amplification des traces d’hermaphrodisme sur son corps”: les lignes de frontière (du genre) sont faites pour être traversées...
Allez voir le très beau film XXY, si ce n’est pas encore fait.
Blanc
Pour commencer, "être blanc" ce n'est pas appartenir à une "race” biologique. Il n’y a pas de race biologique parmi les êtres humains, les scientifiques l’ont démontré il y a bien longtemps.
Est-ce que ça invalide l'idée de racisme ? Non, parce qu'il y a bien des races sociales. Un tel va être discriminé parce qu’il est ci ou ça, déterminé par sa couleur de peau, sa nationalité, voire sa religion. On peut dire que les gens sont racisés, c’est-à-dire qu’on leur attribue une race sociale (arabe, noir, asiatique, "musulman”, gitan) et qu’on justifie ainsi qu’ils soient stigmatisés.
Être "blanc" (au moins en France) c’est simplement ne pas être racisé, ne pas subir de discrimination de ce type, jouir des privilèges que ça comporte. Et ce n'est pas qu'une question de couleur de peau. Parfois, des gens dont la peau est blanche ne sont pas “blancs”, c'est le cas par exemple de certaines femmes qui portent le voile musulman, ou des Rroms. Au contraire, nous trois, on a la peau plutôt foncée et des grands-parents marocains, et pourtant on est “blancs”. Comme quoi…
prénom*
e-mail*
votre histoire*
lien vidéo
image
voir les autres histoires
Envoyer
*champs obligatoires. Un e-mail vous sera envoyé avant publication
Alberomio - mon arbre Un webdocumentaire de Taina Tervonen et Charlotte Planche
Écriture: Taina Tervonen, sur une idée originale de Brune, Pablo, et Pierrot Seban Réalisation: Taina Tervonen Animations: Charlotte Planche
Abécédaire: Brune, Pablo et Pierrot Seban Image: Emilien Cancet, avec Jean-Baptiste Delpias Son: Emilien Cancet, avec Alexandre Lesbats et Jean-Baptiste Delpias Montage: Jean-Baptiste Delpias Assistant montage: Romain Marcé Graphisme et webdesign: Charlotte Planche Développement web: VIP (Very Important Press) Mixage: Fred Commault / Assistance Audio, Cyrille Carillon / Studio Domino Composition musicale: Julien Reynaert Interprète: Valeria Bianucci Production: Let’s Pix / Nicolas Valode, Pauline Cathala, Vincent Attelé
Avec la participation de Mediapart
Avec le soutien pour l’aide à l’écriture du Centre national du cinéma et de l'image animée
En partenariat avec: Grundtvig Learning Partnerships KissKissBankBank DECLA Nelfa Causette
This project has been funded with support from the European Commission. This publication reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein.
Si vous souhaitez organiser une projection, une intervention dans un lycée ou simplement nous contacter, écrivez-nous à alberomio.monarbre(at)gmail.com
Merci à… Toute la famille Seban-Navas-Desideri, Jacky, La Méridienne, Viola, Aude et Amanda Antoine Ronchin, le Dad, Joã, César, Alma, Qassim en Bretagne, Maman, Jeanne, Cédric, Brune et Stéphane à Tunis Suzanne pour tout tout tout, Dan, Barbara, Giulia, Olivia e Jamila, Controstorie pour m’avoir fait découvrir tout ça et Kespazio pour avoir continué Pauline Cathala, Nicolas Valode, Vincent Attelé et toute l’équipe de Let’s Pix Alexandre Archenoult, Hojoh Alexandre Chevalier, Des enfants comme les autres Maria von Kaenel et Ilaria Trivellato, Grundtvig Moira Chappedelaine-Vautier Myriam Aklil
Christophe Modica Coralie Trousselle, Yaelle Kung, Flora et l’équipe de Toulouse Toute l’équipe du bazar érotique - librairie Tuba à Rome Julia Pascual, Marc Endeweld, Carole Roudière et l’équipe de Causette Margot Loizillon, Adrien Féraud et l’équipe d’Evry Olivier et l’équipe du Café concert “Chez ta mère” à Toulouse Erwann Binet Les ami-e-s pour leurs retours et leurs encouragements
Merci à tous les gens qui ont accepté d’être filmés, même quand ils et elles n’apparaissent pas : Aude, Suzanne, Viola, Christine, Danièle, Julien, Jamila, Leila, Marie, Najat, Natou, Pierre, Sara et Véronique, Tommaso, Lia e Andrea, Gali et Anne-Gleu, plein de gens pendant la manif, les intervenants du débat d’Evry, Isino, Marie-Léonce, Maya et toute la classe du lycée de la Borde Basse de Castres, Manù, Martina, Eli, Elisa, Sam.
Merci à tous les KissKissBankers: Colette Allons, Amélie Amélie, Julie Auger, Adrien Aumont, Aurelie Baudet, Marie Béjannin, Stef Blondron, Francine Bonnaud, Martina Borrut, Marie Breau, Guillaume Brialon, Anne Bricaud, Patricio Carfagnini, Zabou Carrière, Tilda Cassan, Pietro Cataldi, Domitilla Cataldi, Magali Cecchet, Yves Charfe, Agnès Chetaille, Laura Chyderiotis, Jean Paul Cnocquart, Violette Cordaro, Raymonde Couvreu, Marie Anne Couvreu, Anne Cremieux, Loïc Cwiek, Hendrik Davi, Jean Baptiste Delpias, Armelle Dion, Didier Disenhaus, Anaïs Duché, Chatty Ecoffey, Jacqueline Esteban, Marina Fages, Nicolas Fagnol, Jonathan Fallon, Emilie Faurous, Valerie Fougeres, Thomas Fouquet Lapar, Stéphane Fraize, Yann Gallic, Fanny Gallot, Mathilde Gavalda, Alessandra Ginzburg, Marta Giral, Paul Goulet, Nadine Guiraud, Marilia Guiraud, Ross Harold, Julie Heurtel, Hugues Hospital, Katja Ingman, Tiphaine Jézéquel, Elise Khalfallah-Aubry, Aija Kivisaari-Martinez, Anneli Kummeliturska-Maahinen, Johanna Kuningas, Paul Lahana, Julie Le Mest, Franck Lemaire, Nathan Liechti, Florencia Liffredo, Viola Lo Moro, Isabelle Maradan, Claire Marquis, Paola Masi, Nathalie Mestre, Myriam Monheim, Jean Baptiste Moreno, Faïza Naït-Bouda, Sarah Neumann, Cécile Nicouleaud, Mathieu Nocent, Olivier Normandin, Julia Pascual, Maud Percheron, Marion Perrin, Alice Pétillon, Marie Petroni, Cassandre Poirier, Amanda Prat, Sara Protasi, Cécile Raimbeau, Marine Rambach, Héloïse Raslebol, Agathe Raybaud, Claire Robert, Florence Roller, Sofia Rossi, Marie Sanjuan, Tino, Nunka, Margaux, Marie, Jimmy et Amaury Sarnac, Chloé Mansouri, Claire Simon, Margaux Simon, Marie Sonnette, Vincent Touchaleaume, Fabien Vehlmann, Anne Violet, Michel Weill, Santi Zegarra, Yoan Zerbit, Nadia Ziri, Oriane Zugmeyer.